Tôkyô me voilà, konnichiwa !

Publié le par Juliette Amans

 

 

Le Japon, ses 127,7 millions d’habitants pour 377 921 kilomètre carré. Tokyo, plus vaste mégalopole du monde. La langue, la complexité du réseau urbain, les masques. Il y a de quoi avoir un (tout petit) peu peur. Surexcitée, impatiente, bien sûr. A l’extrême. Mais un (tout petit) peu impressionnée quand même.

 

Vendredi 12 juin 2009, vol AF 276 pour Tokyo. Des masques sur la moitié des visages, dont mes voisins, jeunes mariés peu bavards. 13h40, décollage. Onze heures plus tard, atterrissage à Tokyo Narita, temps couvert. 8h du matin heure locale, 1h du matin en France…

Premier métro, premier contact avec le pays. Et ses cartes postales qui défilent. Les rizières. Des joueurs de baseball à l’entraînement. Les gens qui dorment dans les transports, les filles aux yeux rivés sur leur téléphone portable customisé, une femme en kimono traditionnel. Asakusa station, tout le monde descend. Enfin, moi, en tout cas. L’auberge Tôkyô Khaosan n’est pas loin. Normalement. Pas la peine de demander de l’aide, deux Japonais se proposent spontanément. Par la suite, dès que je sortirai ma carte ou mon guide, un passant me proposera toujours son aide. Souriants, serviables, et fluant in english, les Tokyoïtes me font déjà aimer leur ville.

 






 

Une ville gigantesque à dimension humaine

 

Est-ce le jour (samedi), l’heure (12h), le quartier (Asakusa), la chaleur (28°C), la décision de l’organisation mondiale de la santé (OMS) la veille de mon arrivée de qualifier de pandémie mondiale l’épidémie H1N1,  première pandémie de grippe atypique du XXIe siècle ? Tôkyô est calme, silencieuse, presque. Avec plus de 33,4 millions d’habitants, Tôkyô et sa banlieue constituent la plus grande agglomération du monde. Loin devant New York, Séoul ou encore Mexico. Et pourtant, ce calme. Est-ce l’état des rues, lisses comme des billards ? Les voitures, qui coupent le contact aux feux ? Les conducteurs, qui évitent tout accélération rageuse et klaxon intempestif ? Les passants, pas un mot plus haut que l’autre ?

 


Le contraste entre la démesure de la ville, et le calme qui semble y régner me surprend à chaque instant. Mes premiers pas dans la ville se font pourtant dans l’un des quartiers les plus visités de Tôkyô, l’ancien quartier d’Asakusa, considéré comme la partie la plus authentique de la ville avec ses maisons basses et ses échoppes.


Finalement, l’endroit le plus bruyant, c’est le temple Sensô-ji, le plus ancien et le plus célèbre de la capitale, également appelé Asakusa Kannon.
Pour y accéder, suivre le flot de touristes qui posent devant les portes Kaminari-mon (porte du Tonnerre) et Hozo-mon. Au bout de la rue Nakamise dôri se dresse le temple… en rénovation lors de ma visite. Au pied du temple, les fidèles déposent des bâtons d’encens dans un immense récipient de bronze. Cet encens, représentation symbolique du souffle des dieux, est censé guérir des maladies. Ce qui explique la gestuel des pèlerins, qui dirigent la fumée vers leur corps.

 





Pèlerins qui s’empressent ensuite, dès leur entrée dans le temple, de lancer dans un grand récipient carré quelques pièces de monnaie. Les mains qui se joignent et claquent deux fois, puis une prière.




Puis, petit plaisir ou petit rituel, 100 yens pour une baguette avec un dessin, une feuille à récupérer dans le tiroir portant le même dessin, et les sourires des ados comme des personnes âgées face aux présages lus.


Le tout crée une agitation que même les bonzes et leurs sutras récités au son des tambours trois fois par jour ne calme pas.



Mais la plus excitée dans cette foule, c’est bien moi. Si dans les journaux, à la télévision japonaise, une alerte est lancée prévenant qu’une ahurie, le sourire barrant son visage d’une oreille à l’autre, se promène dans Tôkyô, ne cherchez pas, ne vous inquiétez pas. C’est moi.


 

 

 












NDLR : Plus de photos dans l'album "Japon".

Publié dans Carnet de route

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